VERSION ALLEMANDE DES TROUBADOURS

 
 

De tous les forcenés et de tous
tyrans dont j'ai eu connaissance
sur cette terre,
et sous l'ample firmament,
depuis le commencement du monde,
il n'y en a pas eu de pire =
c'est lui qui sera le sujet de mon chant ;
il avait nom Dracula voïévode
et la Valachie fut le pays
qu'il avait sous sa gouverne.

Son père également avait été un seigneur de ce pays,
un puissant voïévode en tout,
qui régna également
avec excès et injustices.
C'est pourquoi on lui a coupé la tête
et son pouvoir fut détruit.
Celui qui fit cela fut le père
du roi Mathias de Hongrie,
il s'appelait Jean Hunyadi
gouverneur de Hongrie.

Ce fut lui qui mit à mort ce voïévode.
Le fils de ce dernier, dont le nom était Dracula,
et son frère avec lui,
lesquels avaient des idoles
devant lesquelles ils se prosternaient,
tous les deux d'une seule voix
promirent, abjurèrent
et firent serment
de protéger à l'avenir
et d'observer la foi chrétienne.

Lorsque fut l'année que l'on écrit et rappelle
de la naissance de Notre-Seigneur Jésus-Christ
mil quatre cent
et cinquante et encore six,
le nommé Dracula fut
élu et nommé
voïévode et aussi seigneur
de tous le pays de Valachie,
tant des parties proches
qu'éloignées.
Et alors il commença dans le pays
tous les excès, le vice et la honte
qu'on pourrait imaginer.
En premier lieu il ordonna
la mise à mort du voïévode, le seigneur Vladislav
dans un geste de sa méchanceté,
ce Vladsilav, qui avait été lui-même voïévode
et seigneur de Valachie,
fut mis à mort par Dracula
avec passion, honte et tortures.

Peu de temps après cela
il réduisit en cendres
une contrée et un pays entier
qui furent détruits et dévastés.
Il y avait là des villages et des bourgs
dont je vais citer une partie :
l'un se nommait Kastenholz ;
un autre s'appelait Neudorf ;
un troisième, Holzmengen, connu et renommé entre tous.

De même Beckendorf, en Burzenland,
il le brûla ensuite entièrement
avec les hommes et les femmes aussi,
et de tous les enfants, grands et petits
qui s'y trouvaient,
il n'épargna aucun.
Ceux qu'il ne fit pas brûler,
il les mit dans les chaînes
et il les emmena tous là-bas,
enfants, femmes et hommes.

Il les conduisit en Valachie
et il ordonna que tous, mis sur une seule rangée,
fussent empalés et tués.
Il ne respecta pas longtemps la paix,
car il empala de nombreux
marchands et rouliers.
Il y avait également beaucoup de jeunes gens
envoyés en Valachie
de plusieurs contrées et pays,
qui devaient apprendre là-bas

La langue roumaine.
Dracula ordonna sur-le-champ
de les rassembler tous.
Ils étaient quatre cent ou plus,
qu'il mit à mort
cet ignoble tyran.
Il les fit tous brûler vifs,
en disant : "Je ne veux pas
qu'ils reçoivent ici des connaissances
ou qu'ils espionnent mon pays."

Il menait son règne avec cruauté:
il ordonna qu'un clan entier
fût brûlé et entièrement détruit,
on empala et décapita
vieux et jeunes, grands, petits, hommes et femmes,
des plus insignifiants jusqu'aux plus importants.
Et par dessus tout cela,
les frères et soeurs, même les enfants,
neveux et nièces, comme ils se trouvaient,
lesquels étaient en grand nombre.

De même, il ordonna que certains de ses gens
nus et déshabillés, fussent enterrés
jusqu'au nombril.
Et ensuite il ordonna
de tirer sur eux avec des flèches acérées,
ce n'est pas une fable, mais la vérité.
Ils étaient continuellement blessés
jusqu'à ce qu'ils rendaient l'âme ;
maints d'entre eux furent en masse
écorchés et grillés.

Il fit prisonnier un seigneur nommé Dan,
puis ordonna à ses prêtres
de lui dire la messe des morts.
Après avoir accompli sa volonté
et fait comme il l'avait conçu
lui, le méchant et le fourbe,
il ordonna de creuser une fosse,
mena Dan à la tombe
et là on lui trancha la tête ;
il fit beaucoup de mauvaises actions.

On lui envoya ensuite des ambassadeurs
de Hongrie et du pays des Saxons
et aussi de Siebenbürgen
au nombre de cinq cents, qu'il retint
de partir cinq semaines,
car le fourbe voulait les empaler et étrangler.
Ils eurent très peur
lorsqu'il ordonna d'élever un pal
devant leur demeure,
un pal installé devant la porte par ce scélérat.

Il les retint donc longtemps
dans sa prison et contrainte,
car il craignait
qu'ils n'allassent le trahir.
Une nuit, il partit
en grande hâte de là-bas
et avec toute son armée
il pénétra dans Burzenland
un matin de bonne heure, comme je l'ai appris,
le rustre arriva.

Et devant des villages, des forteresses et même des villes
qu'il envahit ensuite,
il les fit brûler tous,
avec, en plus, des céréales et tous ce qu'il trouva.
Il ordonna que tout fût brûlé sur-le-champ
détruit, tué et décapité.
Enfants, femmes et hommes
il ordonna à ses gens que tous aient
le même sort :
aucun n'échappa vivant.

A Kronstadt dans le faubourg
où se trouve la chapelle Saint-Jacques
le voïévode Dracula ordonna qu'on tuât
et qu'on brûlât tout le faubourg ;
et tous les hommes qu'il trouva
et qu'il put emmener,
hommes et femmes avec les enfants
tant jeunes que vieux, grands et petits,
il les prit tous avec lui
de partout où il les trouva.

Avant le point du jour, de bon matin,
il alla vite avec ces gens
sur la colline qui se trouve derrière l'église
et les fit tous empaler
tout autour du sommet de la colline
en long et en travers.
Ecoutez les grands méfaits de ce pervers :
au centre et plus bas qu'eux il était assis
à une table, où il mangeait
à grand'joie.

Ce qui lui plaisait et lui donnait du courage
c'était de voir couler le sang humain,
car il avait l'habitude
d'y tremper sa main
quand on le lui apportait à table
pendant ses repas.
Ainsi, quand il voulait avoir
des divertissements nouveaux et de la bonne humeur
il fallait commencer de la sorte.
On lui amenait à table, pour sa réjouissance,

Des pauvres gens,
qui étaient torturés afin de crier fort,
à quoi il s'amusait en riant :
"Ah! écoutez cet agréable passe-temps
et cette délicieuse délectation!"
ainsi parlait le scélérat.
Ces pauvres gens étaient jetés par terre,
aux uns on arrachait les dents,
aux autres les doigts de la main,
et aux autres les membres.

A certains le faux-frère ordonna qu'on leur coupât
les oreilles, la bouche et le nez,
et on leur arracha même les cheveux,
ou on les pendit à une perche ;
à d'autres on brûla le visage
la pitié était rare, et la punition consistait en
tout ce qu'on pouvait imaginer
afin de faire du mal,
pour faire crier fort et vite
à cause des supplices qu'ils enduraient.

Si un homme était torturé plus longtemps
dans de pareilles peines et tortures
et l'assourdissait de ses cris,
afin qu'il ne pût plus hurler,
il tirait son épée et
lui coupait la tête ;
sinon, il l'étranglait.
C'étaient des enfants, des femmes et des hommes,
et il en faisait beaucoup de ces actions-là, lorsqu'il
voulait passer le temps, se réjouir ou s'amuser.

De même, à Kronstadt
il a brûlé l'église Saint-Barthélemy
et les trésors de celle-ci,
ostensoirs, calices et vêtements sacerdotaux
il a tout emmené avec lui,
tout ce qu'il a trouvé.
Il envoya un de ses capitaines
dans un village
afin qu'il le détruisît et y mît le feu,
écoutez ce que fit le fourbe immonde !

Ce village s'appelait Zeiden ;
devant la défense et la résistance
de ce village de Zeiden,
le capitaine retaourna à son seigneur
et lui dit : "Sire, ton ordre, je l'exécuterais volontiers
mais je ne peux pas l'accomplir,
selon tes instructions,
car les habitants sont si braves
et très bien fortifiés
et ils se battent de toutes leurs forces."

Sur-le-champ Dracula prit l'homme
et le fit empaler de façon horrible
et aussi tuer,
parce qu'il n'avait pas accompli
l'ordre dont il l'avait chargé ;
c'est pourquoi il fut mis à mort.
De même, il y avait des marchands,
venus là-bas avec leurs marchandises
de Burzenland, vers le Danube,
vers Bràila, m'a-t-on dit.

Il m'est connu qu'ils étaient au nombre de six cents,
il ordonna qu'on les empalât tous
et que l'on confisquât leur avoir et leurs biens.
Il ordonna aussi qu'on fît
un très grand chaudron
qu'on le chauffât à blanc,
et qu'on portait par ses deux anses,
et qui était recouvert d'un couvercle en bois ;
le chaudron insufflait la crainte à beaucoup de gens
et beaucoup de trouble.

Le couvercle du chaudron était
pourvu de trous, afin qu'un homme
pût sortir sa tête.
Ensuite le monstre ordonna
qu'on fît au-dessous un grand feu,
et qu'on chauffât le chaudron,
et qu'on y versât de l'eau
et qu'on y fît bouillir des gens.
De même, il ordonna qu'on empalât là-bad
des enfants, des femmes et des hommes.

A nouveau il alla avec une bande de vauriens
en Siebenbürgen, à Tàlmaci,
là il ordonna que beaucoup de gens
fussent coupés en petits morceaux comme les choux
et emmena chez lui beaucoup d'entre eux.
Oyez maintenant ses abominations :
hommes et femmes,
enfants, grands et petits, jeunes et vieux
il les fit empaler sur-le-champ
et leur prit la vie.

Le forcené, le tyran, mit en pratique
toutes les totures imaginées
par tous les tyrans ensemble,
aucun n'en fit autant à lui seul,
ni Hérode, ni Dioclétien,
ni Néron, ni tous les autres ensemble.
Il infligea des blessures aux gens,
et mit du sel sur leurs plaies,
il en fit frire certains dans de la graisse surchauffée :
il inventa beaucoup de supplices.

Il fit griller certains, d'autres furent brûlés.
Certains furent bouillis, d'autres écorchés,
d'autres furent pendus,
d'autres furent passés à des pierres à aiguiser,
d'autres furent noyés
dans des latrines infectes,
d'autres, nus, furent pendus
par les cheveux,
d'autres suspendus par les pieds
avec des chaînes en fer.

Les gens qui se trouvaient dans cette situation,
il leur frappait les yeux, le nez et la bouche
et leurs parties intimes
il les faisait aussi prendre
et leur faisait jeter des pierres
jusqu'à ce qu'ils perdent la vie.
A certains il enfonça de gros clous
dans les yeux
et dans les oreilles,
le sinistre sanguinaire.

Il n'y avait aucune sécurité ou protection,
certains gens étaient étripés,
ou on leur coupait la gorge.
Il y avait aussi des chiens dressés
qui, lorsqu'ils étaient excités contre un homme
le mordaient sur-le-champ.
A d'autres il ordonna qu'on leur enfonçât des clous
partout dans le corps,
à d'autres on brisait la tête
à coups de knouts, de massues et de fléaux.

Il en attacha certains sur des chevaux sauvages
qu'il lâcha en liberté,
il attacha d'autres à des chariots
qu'il faisait pousser du haut des montagnes
et ils ne s'arrêtaient pas
avant qu'ils ne se cassent le cou.
Il fit jeter certains du haut des toits,
il introduisit d'autres dans des canons
et ensuite il tira avec :
ce qu'ils ont dû souffrir.

Il en fit jeter d'autres
du haut de grandes tours et
aussi dans des eaux profondes et des puits.
Il leur coupait les pieds et les mains
et les laissait sur le carreau
jusqu'à ce qu'ils rendent l'âme.
Il en coupa d'autres en morceaux.
Il prit des nourrissons
âgés de six mois ou plus,
qui étaient la parure de leurs mères

Qui les portaient avec affection
sur leur sein, que les bambins
entouraient de leurs petits bras.
Voilà ce qu'il fit à leurs mères :
il les empala,
mères et enfants dans les langues.
Il ordonna qu'on coupât les seins
des femmes et qu'on mît
à leur place les têtes
des nourrissons.

Et il fit empaler également les innocents.
Aux mères il prit leurs enfants,
qu'il fit griller
et les leur offrit à manger,
ensuite il leur coupa les seins,
il ordonna qu'on les grillât
et obligea leurs maris à les manger,
et il ordonna ensuite qu'ils fussent tous empalés,
certains furent pilés à mort,
d'autres furent écrasés dans des pressoirs

Et toutes sortes de gens pêle-mêle,
hommes, femmes, enfants, veillards, jeunes, grands et petits,
il les fit empaler dans le sens de la longueur,
les mains et les pieds en avant
par des tourments et des sautillements
comme des grenouilles et des cigognes.
Il disait : "Ah, avec quelle adresse
et quel rythme vous vous trémoussez !"
Et il ordonna qu'on leur empalât
également les mains et les pieds, l'insatiable.

Ces gens étaient, comme je vous l'ai dit,
toute sorte d'hommes :
Chrétiens, Rasciens, Valaques,
Juifs, païens, et aussi Tziganes.
Que fit-il encore par la suite ?
Oyez le récit de ses actions étranges :
il avait arrêté un Tzigane
qui avait été surpris en train de voler.
Lorsque cette nouvelle fut connue
les autres s'en vinrent,

Ses camarades, les Tziganes, ici
et ils prièrent Dracula
de leur livrer le prisonnier.
Dracula dit : "Cela est impossible
il doit être pendu, c'est sa récompense,
et que personne ne s'élève contre cette décision."
Eux dirent : "Sire, la pendaison
ne fait pas partie de nos coutumes ;
si quelqu'un est pris en train de voler,
personne ne doit le tuer,

Car nous avons des lettres scellées
des empereurs romains, depuis longtemps,
stipulant qu'on ne nous pende pas !"
Oyez maintenant ce que fit Dracula :
il ne dit plus rien, pas même un mot,
écoutez sa ruse étrange :
il ordonna que ce Tzigane
fût mis à bouillir dans un chaudron,
et il fit appeler les autres Tziganes
afin qu'ils y vinssent tous ensemble.

Ces Tziganes ont dû
le mettre en pièce et le manger
entièrement, chair et os.
Ecoutez maintenant ce qu'il entreprit encore :
un homme honnête et pieux
était venu chez lui.
Il le trouva dans la ville
où il avait empalé les gens,
et où il marchait entre eux et tout autour
en les regardant, comme il en avait l'habitude.

Car ils étaient nombreux et divers,
leur nombre équivalait à une grande forêt,
quand il y pendait des gens.
Ce même homme
se mit à demander à Dracula
pourquoi il marchait de la sorte
au milieu de cette puanteur.
Dracula ordonna d'embrocher
cet homme à un pal,
et, afin de le remercier de son conseil.

Il le fit prendre très haut
afin que l'odeur désagréable et la puanteur
n'arrivent pas jusqu'à lui.
De même, un beau jour, un prêtre
vint chez Dracula
et lui tint le sermon suivant :
les péchés ne seront pas pardonnés
et il faut rendre ce qu'on a
pris sans mesure et de façon injuste
aux autres hommes.

Dracula fit une promenade avec le prêtre
et il l'invita chez lui à table.
Là, ils s'assirent
et se mirent à manger
et le débauché et impur jetait
ses miettes dans la nourriture
et le prêtre, sur-le-champ,
prit avec cuiller
ce que Dracula avait émietté
et il commença à en manger.
Dracula dit : "Dis-moi, maintenant,
n'est-ce pas toi qui as prêché ici,
"que les péchés ne seraient pas pardonnés
si on ne laisse à chacun son bien ?"
Le prêtre dit : "oui, c'est mon
sermon touchant cette question."
Dracula dit : "Alors, pourquoi
prends-tu ma miette
que j'ai mise ici ?
Cela n'augmente pas ta piété !"

Il prit le pauvre prêtre et
le fit empaler sur-le-champ.
De même l'impur mécréant
invita dans sa maison
tous les seigneurs
et les meilleurs notables de son pays.
A la fin du repas
il s'adressa aux nobles
et commença par demander au plus âgé
à combien il estimait

Le nombre de voïévodes et seigneurs
par lui connus,
qui avaient régné sur le pays.
Celui-là répondit à la question
de savoir combien il se rappelait
et il entreprit de le lui dire,
et de même tous les autres,
vieux et jeunes, chacun à leur tour
il leur demanda la même chose
à ces seigneurs, ensemble,

De combien de ceux qui furent seigneurs
ils se souvenaient.
Ceux-ci lui répondirent chacun
selon que la chose lui était connue :
l'un se souvenait de trente,
un autre de vingt,
et il n'y en eut aucun, aussi jeune fût-il,
qui ne se rappelât de sept.
Quand il eut fini avec ces questions,
ainsi que je vous l'ai chanté.

Dracula dit : "Dites-moi,
comment se fait-il que vous ayez
tant de voïévodes et de seigneurs
dans votre pays ?
La faute en est à vos
honteuses discordes !"
Il prit tous les nobles, sans distinction,
tous ensemble, jeunes et vieux,
et les empala tous de force :
ceux-ci étaient au nombre de 500.

Dracula avait une concubine qui
prétendit être
enceinte de ses oeuvres.
Il ordonna qu'elle fût
immédiatement examinée
par une autre femme qui
n'aurait pas menti dans cette affaire.
Dracula prit la femme
et lui ouvrit le ventre
depuis le sexe jusqu'en haut

Et dit qu'il voulait voir son fruit
et aussi l'endroit où
résidait sa noble progéniture.
Lorsque fut l'année quatorze cent soixante
depuis la naissance de Jésus-Christ
le jour de la Saint-Barthélemy,
Dracula et les siens
passèrent un matin la fôret
et il poursuivit chez eux
tous les Valaques, jeunes et vieux, grands et petits
des deux sexes.

Il fit un grand détour
jusqu'à la moitié de l'Amlas,
et tous les gens qu'il put attraper,
il les rassembla tous sur-le-champ
et leur fit les choses suivantes :
il les pendit à des crampons, des crochets et des fourches
en grand nombre tous ensemble
et les acha menu comme le chou
avec des coutelas, des épées et des sabres.

Ceux qu'il ne tua pas là-bas,
il les emmena chez lui
et les empala d'une terrible façon.
Il mit le feu à tous les villages
avec tous les biens et les avoirs des habitants :
cela vous devez sûrement la savoir.
Le nombre de ces gens,
tel qu'on l'a porté à notre connaissance
était de beaucoup supérieur à 30.000,
jeunes et vieux ensemble.

Lorsqu'on écrivait l'an
quatorze cent soixante-deux
Dracula marcha sur
le Grand-Nicopoli, où
il tua aussi,
ainsi que nous l'avons appris,
dans les vingt cinq mille
chrétiens et païens de toutes sortes.
Quelle désolation ce fut, et des cris
qui vous terrifiaient.

Parmi ceux-ci il y avait les plus belles femmes,
qu'être humain n'avait jamais connu charnellement,
que ses gens de cour voulaient garder pour eux.
Tout de suite
ils prièrent donc Dracula
de ne pas les tuer,
et de les leur donner comme épouses.
Dracula ne voulut pas de ça,
et il ordonna que les femmes et ses gens de cour
fussent coupés menu comme le chou.

Dracula payait tribut
à l'empereur des Turcs, lequel
lui envoya une ambassade,
quelques conseillers et aussi des Turcs
qui s'en vinrent chez Dracula
et exigèrent de lui les arriérés du tribut
non-payé dû à leur seigneur ;
Dracula dit : "je veux pour ma part
apporter en personne le tribut,
chose que je considère de mon devoir."

Lorsque les Turcs eurent appris
qu'il allait porter lui-même le tribut à l'empereur
ils se réjouirent tous.
Mais Dracula ordonna
qu'on les passât sur la pierre à aiguiser,
comme je l'ai appris, qu'on les torturât et suppliciât.
Voici ce qu'on leur fit :
il ordonna qu'on coupât le nez et la bouche
du secrétaire Turc
et il le renvoya dans cet état.

Toute la contrée en long et en large
qui s'appelait la Bulgarie
fut entièrement incendiée.
Les gens qu'il trouva là-bas
furent tous tués ;
calculez et apprenez :
en tout vingt-cinq mille,
à part ceux qui
dans le feu furent brûlés
de façon terrible par le monstre perfide.

Il ordonna d'exterminer
une contrée et un pays entier
nommé Fàgàras.
Vieux et jeunes, hommes et femmes,
il les fit tous décapiter
et ficher sur des pals.
Des envoyés de Siebenbürgen
ont vu dans la Valachie
des gens qu'il avait empalés
et étranglés en une rangée.

Qui pendaient donc, innonbrables
à leurs pals, telle une grande forêt.
Il y eut d'autres gens
qu'il fit dépecer, bouillir, griller et étrangler,
tuer, torturer, noyer, lapider,
et d'autres tueries de diverses façon.
Et maintenant oyez ce qui se passa :
il avait quelques conseillers
auxquels il avait confié la plupart
de ses secrets

Lesquels l'avaient aidé à cacher
ses objets de valeur et ses trésors ;
ceux-là il les décapita de se propre main
afin qu'il ne trahissent
la grotte ou le souterrain
où son trésor était caché.
Il fit des choses encore pires
le tyran et scélérat,
dont tous avaient grand'peur.

il fit décapiter quelques habitants de son pays
et prit les têtes chez lui
et en fit des appâts pour les écrevisses.
Ensuite le scélérat fit quérir
et invita chez lui les amis des victimes :
oyez la grande ignominie
et les mauvaises actions
que ce vaurien et tyran
et méchant forcené accomplit :
je vais chanter là-dessus.

Le faux-frère offrit à manger
les écrevisses à ses invités
et ensuite leur dit : "vous avez goûté
et mangé les têtes de vos amis !"
Et après le leur avoir appris,
il les fit tous empaler.
Toujours lui, dans son pays,
vit un jour un paysan travaillant
habillé d'une chemise courte, et lui dit :
"Renseigne-moi,
Es-tu marié ?" L'autre répondit : "oui, sire."
Il dit : "Amène-là devant moi."
Lorsque l'homme l'eut fait venir,
Dracula l'interrogea :
" Dis-moi, quel est ton travail ?"
Elle répondit : "Sire, apprends
que je cuisine, tisse, lave et cuis."
Sur-le-champ il ordonna qu'on l'empalât
parce qu'elle avait habillé son mari
de façon si négligente."

Parce qu'elle ne lui avait pas fait
une chemise assez longue
pour qu'on ne lui vît pas le ventre.
Il se débarrassa de cette femme
et en donna une autre au paysan,
à laquelle il dit : "c'est une honte
que ton mari ait une chemise aussi courte ;
fais-lui en une plus longue,
sinon je vais te faire empaler
sur-le-champ, et sans confession."

Un jour se présentèrent devant lui
deux moines de l'ordre de Saint-Bernard
qui marchent pied-nus.
Leur intention était de demander aumône
et ils l'implorèrent et prièrent
tous les deux d'une commune voix.
Dracula leur dit :
"comme votre vie est miséreuse" ;
à quoi ils rétorquèrent : "sire, nous voulons
par cela gagner le Royaume éternel."

Alors il demanda aux deux frères :
"aimeriez-vous être au plus vite là-bas ?"
A quoi ils répondirent :
"oui sire ! nous brûlons d'y être
si tel était l'idée de Notre Seigneur."
Alors il leur dit :
"je vais vous aider à
arriver au plus vite aux Cieux."
Et il les fit fit empaler sur-le-champ tous les deux
et leur dit :
"voici, ma bonne action vous sera à profit."

Les deux bons frères
avaient laissé dans la cour de Dracula
un âne à l'aide duquel
ils transportaient leur viatique, aliments et pain
et ce que le bon Dieu
leur avait destiné.
L'âne donc sortit dans la rue
et commença à braire.
A quoi Dracula dit : "allez voir
qui fait un tel vacarme."

Ses serviteurs lui dirent : "ces deux
moines ont abandonné dehors un âne,
c'est lui qui fait tant de bruit."
Dracula leur dit : "sans doute
il aimerait lui aussi être au ciel avec ses maîtres.
Je me dois de l'aider un peu
afin qu'il les rejoigne au plus vite."
Et Dracula prit l'âne et
le fit empaler sur-le-champ
à côté de ses maîtres.

Dracula revint en Valachie
après une chevauchée en Serbie,
où là aussi il avait semé la mort.
Près de sa résidence, non loin de là
se trouvait un couvent nommé Gorrion
appartenant à l'ordre des moines déchaux.
A un quart de mille du couvent
il rencontra le portier du lieu
accompagné de deux de ses moines,
lesquels, ayant

Rassemblé les aumônes
des villages, rentraient justement
tous ensemble.
Oyez maintenant l'astuce du faux-frère :
ce portier se nommait le frère Hans,
le nom du deuxième était le frère Michel
et frère Jacob celui du troisième.
Dracula appela chez lui le frère Michel
et lui dit : "messire moine,
viens chez moi, vite et sans délai."

Lorsque le frère Michel eut obtempéré,
Dracula lui posa plusieurs questions
et lui demanda s'il croyait
et s'il pouvait se rappeler encore
tout ce qui était arrivé,
comment lui avait vu
en Paradis tous ces gens
que lui, Dracula, avait tués,
et qu'il priât sans répit pour lui
et implorât Dieu de ses supplications,

Car il avait fait beaucoup de saints
et envoyé des gens au Ciel,
et, sans doute aucun,
il est le plus grand saint entre les hommes,
comme mère et père n'en ont jamais eu,
cela ne fait aucun doute.
Frère Michel lui dit : "Sire,
tu pourrais toi aussi obtenir le salut,
car Dieu a sauvé tant de gens
même quand sa grâce s'est manifestée tardivement."

Il appela aussi chez lui bien vite
le frère Hans, le portier,
et lui dit : "messire moine, dis-moi
quel sera mon sort ?"
Le frère lui dit : "grande peine et douleur
et des pleurs pitoyables
ne prendront jamais fin pour toi,
depuis que toi, furieux tyran,
as versé et répandu
tant de sang innocent.

Il se pourrait que le diable
ne veuille pas de toi, sinon tu lui appartiens,
dammé pour l'éternité.
Je sais parfaitement que je vais mourir
à cause de mes propos dénués de flatterie,
par les armes et sans jugement.
C'est pourquoi, permets-moi
de finir mon discours."
Dracula lui dit : "parle autant que tu voudras,
je ne te presse pas,

Quand il s'agit de ton pal."
Le frère lui dit : "toi, méchant, rusé,
tueur impitoyable,
toi, oppresseur avide de crimes
toi verseur de sang er tyran
qui tortures les pauvres gens !
de quels crimes accuses-tu
les femmes enceintes que tu fis empaler ?
Que t'ont-ils fait les petits enfants
auquel tu as ravi la vie ?

Certains n'avaient que trois jours d'âge,
d'autres même pas trois heures,
et pourtant tu les a empalés,
ceux qui ne t'ont jamais fait de mal,
et toi tu baignes dans le sang
de ceux qui ne savaient pas ce qu'est le mal.
De quoi accuses-tu un seul
de ceux auxquels tu as pris la vie
et dont tu as versé sans pitié
le sang délicat et si pur ?

Je suis étonné de ta haine meurtrière.
Qu'est-ce qui te pousse à te venger sur eux ?
Réponds-moi tout de suite à cela."
Dracula lui dit : "je veux bien
te le dire et te le faire savoir :
quand quelqu'un veut vraiment défricher
afin de commencer le labour,
il se doit de couper non seulement
les branches qui ont poussé,
sans en oublier la racine sous terre.

Car s'il épargne les racines,
au bout d'un an il doit les enlever de nouveau
et ne pas les laisser repousser.
De ces petits qui sont ici
me viendront de grands ennemis,
si je les laissais croître.
Non, moi je veux les anéantir,
et ne pas laisser de racine
car sinon ils vont facilement oser
venger leurs pères ici-bas."

Le frère lui dit : "tyran furieux
crois-tu que tu pourras survivre
éternellement et à tout le monde ?
Mais pour le sang innocent
que tu as versé ici-bas,
tout va se lever
devant Dieu au royaume des Cieux,
tous vont crier vengeance,
toi, fou stupide et sourd insensé
ton être appartient à l'enfer !"

Dracula prit le moine sur-le-champ
et l'empala de sa propre main,
mais pas comme les autres :
aux autres on enfonçait un pal dans le fondement.
Mais cette fois-ci
il changea de manière :
il lui enfonça lui même
dans la tête un pal ou une pointe
la tête en bas, et les pieds
vers le haut.

Il planta le pal devant le couvent,
et les pauvres moines furent très effrayés
et craignaient pour leur vie.
Certains quittèrent le lieu,
dont frère Jacob, que je viens
de nommer, en char
par la marche de Styrie
il vint à Neustadt à la cour
de notre seigneur l'Empereur,
dans un couvent des alentours.

Et là, moi, Michel Beheim,
je vins souvent chez ce frère
qui me racontait les nombreux méfaits
que Dracula commit encore
et dont j'ai chanté une partie
à propos de ce gibierde potence.
Je veux vous raconter encore
sa folie et scélératesse,
sa méchanceté qui est tellement grande
qu'on en parlera encore beaucoup.

Trois cents Tziganes environ
vinrent au pays de Dracula
et oyez ce qui advint :
Dracula, en Valachie,
prit trois notables d'entre eux
et les fit griller,
tandis que les autres Tziganes
devaient les manger entièrement,
tous ceux qui étaient dans leur smala,
ensemble, grands et petits.

Ensuite, Dracula leur dit : "maintenant
vous devez vous dévorer entre vous
du plus petit au plus grand,
jusqu'à ce que vous soyez tous dévorés,
à moins que vous n'accomplissiez sur-le-champ
ma volonté, à savoir
d'aller lutter contre les Turcs."
Alors ils lui dirent : "Monseigneur,
nous voulons faire selon ton voeu,
mais que le voyage se soit pas trop long."

Alors Dracula prit des peaux de vacha
dont il recouvrit les hommes et les chevaux
de tous les Tziganes
et les envoya chevaucher.
Les Turcs vinrent à leur rencontre
et se rapprochèrent les uns des autres.
Lorsque les chevaux des Infidèles
ouïrent le trot des sabots
et virent les peaux de vache,
instantanément, hommes et chevaux, tous ensemble

Prirent la fuite et décampérent,
es Turcs refluèrent
sans s'en douter
vers une rivière proche,
avec leurs Tziganes à leurs trousses
et ces Infidèles se noyèrent
au fond de l'eau,
car les chevaux les emmenèrent dans cette direction
et tous ensemble avec leurs chevaux
les Infidèles disparurent dans les flots.

Il invita chez lui
beaucoup de malades, d'aveugles, d'invalides,
de boîteux, de mendiants et de pauvres, pêle-mêle,
tant qu'il put en rassembler.
Lorsque le repas fut fini
il les fit brûler
tous ensemble
et dit : "ce peuple ne vaut rien."
Ils étaient six cents ou plus
et aucun n'en ressortit vivant.

J'ai appris que quelques Italiens
vinrent en ambassade chez lui ;
lorsqu'ils furent arrivés chez lui
ils enlevèrent leurs chapeaux et leurs capuchons
devant le voïévode,
comme je l'ai appris,
et sous leurs chapeaux
chacun portait un béret
ou une petite calotte qu'ils n'enlevèrent pas,
telle est encore l'habitude des Italiens.

Dracula leur demanda alors
le sens et l'explication du fait
qu'ils avaient enlevé leurs capuchons
et aussi leurs chapeaux,
laissant leurs calottes sur la tête,
A quoi ils répondirent : "c'est
notre coutume, et
même devant l'Empereur
nous ne sommes obligés d'enlever nos calottes
en aucune circonstance."

Dracula leur dit : "je veux
en toute justice, affermir
et reconnaître votre coutume."
Eux, ils le remercièrent avec force courbettes
et lui dirent : "Sire,
nous vous servirons toujours
par toutes sortes de bonnes actions
si vous nous montrez une telle bonté,
nous allons vanter partout votre grandeur
et de vous nous ne nous éloignerons jamais."

De façon délibérée, le forcené et le tyran
et le tueur, fit ceci : il prit
de grands clous, solides, en fer,
et les leur enfonça tout autour de la tête
croyez-moi, en leur fixant les calottes au crâne
afin qu'elles ne glissassent pas
ou ne tombassent.
Voilà la manière dont il confirma
leur coutume : c'est de cette façon
qu'il vivait à tout moment.

Ses cruautés, qu'il avait imaginées
et appliquées sur certains
étaient si grandes et si nombreuses
qu'il m'est impossible de les pénétrer,
c'est pourquoi maintenant
je renonce à le faire.
Celui qui était capable d'inventer les pires méfaits,
devenait son conseiller intime ;
il gouvernait l'Etat
entouré des pires gredins

Qu'on puisse rencontrer sur terre ;
il les appréciait hautement
d'où qu'ils venaient :
de Hongrie ou de Serbie
de chez les Turcs ou de Tartarie,
ils étaient tous acceptés.
Les moeurs à la Cour étaient très sauvages,
lui et ceux qui l'entouraient étaient devenus très couteux
son gouvernement était épouvantable,
la méchanceté était à la mode.

Ses serviteurs et ses courtisants
étaient pareillement infidèles et menteurs
et hypocrites en tout,
de sorte que nul ne pouvait jamais
avoir confiance en qui que ce fût.
Ils n'avaient rien en commun
parce qu'ils avaient des moeurs différentes
et parlaient toutes sortes de langues,
ce ramassis de gens de tous les pays qui
étaient venus chez lui.

C'est pourquoi on ne peut pas
parler de lui seul, à cause
de leur manque d'union.
Ses vices et sa délectation
n'auraient pas tant duré
sans leur présence près de lui,
il n'y aurait pas eu tant de désunion et conflits
comme ceux que je viens de chanter ;
il commença à faire beaucoup de méfaits
contre Dieu, l'honneur et la justice.

Vu ce qu'il avait fait au Turc
comme je l'ai chanté auparavant,
ce dernier était très courroucè
et dans une rage plaine d'impatience et de fureur
et il pensait avec haine
à se venger
de Dracula :
il répandit par voie orale et par écrit
et fit connaître la nouvelle
à beaucoup d'Infidèles arrogants.

Lorsque Dracula eut entendu la nouvelle
que les Turcs voulaient l'attaquer
de façon si décidée
avec de si grandes forces,
il réfléchit que
toute opposition n'avait aucun sens ;
contre une telle puissance
il ne pourrait jamais s'opposer
et les Turcs allaient l'accabler
et les chasser de son trône.

"Je vais essayer s'il est possible
d'obtenir son pardon" :
ainsi pensa le scélérat.
Il envoya sur-le-champ une ambassade,
qui, lorsqu'elle arriva chez les Infidèles
dit les choses suivantes,
à l'empereur turc, à savoir que
si ce dernier voulait lui accorder sa grâce
et lui pardonner ses actions,
mauvais traitements et préjudices

Qu'il avait faits à son encontre,
alors il le rassurerait
et lui restituerait tout.
Le roi Mathias de Hongrie
et ses meilleurs conseillers,
il va les faire prisonniers
et les lui remettre.
Le Turc envoya sa réponse,
s'il faisait tout cela
il allait être pardonné pour tout ce qu'il avait commis.

Cette entente, Dracula la mit par écrit
pout toute sûreté et la scella
et cette éventualité
causa la grande joie du Turc
car il n'avait de plus grand ennemi
dans aucun pays chrétien.
Dans cette affaire
Dracula avait pris une décision
qu'il croyait la plus adéquate
pour son seul bien.

Il ne perdit donc pas de temps
et écrivit au roi de Hongrie
afin qu'il lui vînt vite en aide
contre les Turcs
car nul autre en pareille nécessité
ne pourrait lui venir en aide,
et lui ne connaît personne d'autre
au monde, auquel s'adresser
afin d'être son serviteur, et aussi
son homme et son vassal.

Et qu'il n'abandonne pas son serviteur
car il ne veut pas séparer la Valachie
de la couronne hongroise.
Le roi de Hongrie se déclara prêt à lui venir en aide
avec une grande armée, comme on nous dit,
et se mit en mouvement,
et de la ville de Bude
il prit le chemin le plus court avec son armée
vers Siebenbürgen, à Kronstadt.
Il avait avec lui de nombreux comtes,

Barons, seigneurs chevaliers et serviteurs,
et il semble qu'il y avait beaucoup d'animation
dans cette ville.
Et Dracula y vint également
et amena beaucoup de monde avec lui.
Ils passèrent ensemble
cinq semaines ou même plus.
Durant ce laps de temps
le roi prit connaissance
de ses travers vicieux

Et la trahison criminelle
qu'il avait préparée
en Turquie avec l'Infidèle.
Le roi de Hongrie feignit
de tout ignorer
de ces choses, si bien
que le prince Dracula
fit au roi Mathias la proposition
de quitter la ville
afin de détruire les Turcs.

D'abord par la Valachie,
ensuite vers la Turquie
contre ce méchant Infidèle.
Ils partirent ensemble de là
avec pas peu de braves
dans les deux armées.
Ils marchèrent un certain temps
depuis la ville que je viens de nommer,
dans ce pays valaque
ils avaient déjà pénétré six milles

Dracula croyait être chez lui.
Lorsqu'ils arrivèrent sous un château
nommé Königstein
alors Dracula fut attaqué
par un seigneur du Roi
dont le nom est bien connu.
Celui-ci s'appelait le seigneur Jan Giskra
qui attaqua, le premier, Dracula,
l'arrêta et fit prisonnier
le lâche ennemi.

C'est en Valachie, dans son propre pays,
qu'il fut arrêté et enchaîné
et cela fit beaucoup de bruit
lorsque la suite du roi et la garde
désignée pour le surveiller
l'eurent sorti hors du pays.
Il fut conduit de nouveau
en Hongrie, amené au roi
dans un château nommé Visegrad
il fut enfermé.