A Prague, ville de poésie et de mystères, soyez les bienvenus
!
Ici se marient le magique et le fantastique, ici cohabitent Histoire et
croyances anciennes. On dit que aucune autre ville d'Europe n'est aussi
riche en revenants, fantômes, bons et mauvais génies, apparations
hallucinantes Chaque nuit, la pénombre règne sur Prague. Chaque
nuit, les ombres des passants s'allongent sur les murs des maisons de Prague.
Chaque nuit, fantômes et revenants d'antan, esprits bienfaisants ou
maléfiques, sortent de leur retraite et commencent leurs errances
nocturnes dans le vieux Prague. A Prague nous pouvons rencontrer plusieurs
sortes de revenants et de fantômes : il y a ceux qui ont été
des victimes. Ils apparaissent dans les rues comme un reproche et un avertissement
: l'homme ne peut sortir d'une situation difficile ou désagréable
en faisant disparaître celui ou celle qui le gêne. Les crimes
finissent inévitablement par éclater au grand jour et leur
auteur, aussi rusé soit-il, n'échappe par au châtiment.
Il y a ceux qui sont reponsables du malheur d'un autre ou des autres. Le
coupable d'un crime ou d'un forfait, qui n'a pas été frappé
par la justice des hommes, le sera dans l'autre monde. Il y a ceux qui relèvent
du domaine légendaire, mythique, historique. Les défunts illustre
sont majestueux et brillants Il en existe encore d'autres comme ceux qui,
de leur vivant, ont été de murs dissolues, ou encore les morts
sans sépultures Qu'ils revêtent forme humaine ou animale, qu'ils
parlent ou qu'ils gardent le silence, qu'ils parlent ou qu'ils gardent le
silence, qu'ils soient corporels et tridimensionnels ou, au contraire, évanescents
et immatériels, les spectres ont tous des points communs : ils gardent
l'aspect qu'ils avaient à leur dernière heure et portent sur
leur corps les traces des coups reçus. Ils ne se manifestent que
dans l'obscurité : la nuit est leur domaine. Ils ont besoin des vivants
pour connaître la paix du tombeau. Une dernière constation
: les revenants ne sont pas hors du temps et de l'espace. Ils ne voyagent
pas, restent attachés à leur terre, à leur demeure,
au lieu même du décès ou de leur crime. Ils apparaissent
souvent à date fixe. Divadlo Na Zabradli - Le sonneur aux doigts
de feu :
Depuis le XVIème siècle on peut le rencontrer, dans le labyrinthe
des ruelles qui entourent le théâtre, un spectre hallucinant
: il a de petites flammes au bout des doigts, à la place des ongles.
Il s'agit d'un sonneur de cloches qui volait des cierges dans les églises.
Il en a été sévèrement puni. Il est obligé
de s'éclairer à la lumière de ses propres doigts de
feu lors de ses interminables errances nocturnes.
Tout le monde s'accorde à dire qu'il est inoffensif, mais son aspect
est assez effrayant. En fait, il appartient à la famille des spectres
éducateurs. Il fait campagne contre le vol.
Na Frantisku - Le revenant indien :
Autrefois des cirques ambulants s'arrêtaient souvent à Prague
pour y distraire le public avec leurs jongleurs, leurs funambules, leurs
clowns. Un jour on vit arriver une troupe de saltimbanques avec, parmi eux,
des Indiens. Des peaux-rouges en chair et en os à Prague. On raconte
que l'un de ces indiens est mort et a été enterré à
Prague. Mais il n'y a pas trouvé la paix. Il réapparaît
près de l'endroit où repose son corps, sur le quai de la Vltava,
aux environs de l'hôpital Na Frantisku. C'est là qu'on peut
l'apercevoir en costume traditionnel. Rongé par le mal du pays, il
erre ainsi depuis fort longtemps. Mettra fin à ses errances la personne
qui fera transporter sa dépouille mortelle outre-Alantique. On sait
aussi à quel moment, au crépuscule. Mais l'endroit exact de
sa dernière demeure est tombé dans l'oubli.
Kampa - Le jovial génie des eaux :
L'un des plus populaires génies des eaux de Prague a élu domicile
sur l'île Kampa. On dit qu'il sait goûter aux plaisirs des hommes
et qu'il est grand amateur de bière. On raconte qu'il a couvert de
ridicule un aubergiste de Mala Strana qui lui avait servi une bière
qu'il trouvait mauvaise. Aujourd'hui il semble satisfait de la qualité
de la bière.
Vous le rencontrerez peut-être dans l'une des brasseries du coin
(Bulletin 244 de l'A.O.T.S)